Col des Montets
(Altitude : 1461 m- localisation : 6°55’/46°) : Véritable barrière géographique qui, en raison de ses nombreux couloirs d’avalanche, a de tous temps isolé Vallorcine du reste de la vallée. Cette situation a contraint ses habitants à se tourner vers la Suisse, plus accessible, et à vivre de longs mois d’hiver en autarcie. De ce fait, ils ont développé un savoir-faire traditionnel unique dans les Alpes françaises. Le col des Montets, avec les contraintes naturelles auxquelles il expose, est indissociable de l’histoire locale. Son franchissement, son déneigement et son utilisation à des fins pastorales ont été au centre des préoccupations des Vallorcins. De nombreux courriers ont été adressés à l’Administration française concernant les difficultés de liaison avec le reste de la vallée. Les registres de délibérations municipales, en mairie, en témoignent largement. Cette description qui en est faite par F. Gex dans son ouvrage « Dans les Alpes françaises », en 1929, résume bien l’effet immanquablement produit par le col à ceux qui devaient l’emprunter pour relier Martigny à Chamonix : « C’est le paroxysme de la tourmente et des avalanches de vallée, le plus redoutable des tourniquets entre les feux croisés de l’Aiguille de Mesure, à 2812 mètres, et les Posettes à 2201.
Alexandre Dumas écrivait quant à lui : « De place en place et semées sur la route, s’élèvent des croix qui indiquent que là où elles sont, un guide, un voyageur, quelquefois une famille tout entière ont péri ; ces symboles de la mort ne sont pas eux-mêmes à l’abri de la destruction, la plupart sont brisés par des pierres qui roulent de la montagne. »
Géologie : Lieu de déversement d’une partie du glacier de Chamonix. Roche en place : gneiss. Cette roche, au moins sur tout le bas des pentes, à l’ouest du col, est recouverte d’éboulis. On peut noter la présence de granite du Mont Blanc apportés par les glaciers qui ont laissé des stries glaciaires sur les rochers moutonnés du col.
Historique : Le col a été franchi en 1789 par les émigrés français. Passage remarquable des militaires le 26 décembre 1813 : 650 français en retraite passent le col, escortés de 150 Vallorcins requis à cet effet. Deux jours après ce fut le tour des Autrichiens.
De nombreux conflits ont eu lieu avec les habitants des Frasserands (Argentière) pour le droit de pâturage sur le versant de Vallorcine.