Instruction Vallorcine
En 1805 Napoléon Ier décrète que « l’argent de la Cure de Vallorcine vendue en 1797 sera employé pour l’achat d’une école primaire ».
Le 12 mai 1811, le conseil municipal décide de nommer des personnes de la commune pour l’éducation de la jeunesse pendant l’hiver. Celles-ci seront au nombre de quatre en raison de l’éloignement des hameaux et des risques d’avalanches ».
En 1846 deux écoles fonctionnent le matin pour les filles, l’après midi pour les garçons avec des instituteurs vallorcins. Mais l’enseignement est prodigué « dans une chambre habitée en même temps que la famille ».
En 1874 deux écoles sont construites, les parents ont transporté les pierres à la hotte, ont descendu la chaux de la montagne et coupé les arbres sur les communaux. Les résultats de la scolarisation peuvent être évalués grâce aux registres d’état civil, à ceux de la conscription et au recensement Sarde de 1857. A partir de 1838, tous les hommes savent signer leur acte de mariage. Grâce à cette scolarisation, et même avant l’arrivée d’un instituteur, beaucoup de vallorcins tiennent de véritables livres de bord, inscrivant soigneusement leurs dettes ou leurs prêts, recopiant des chansons d’amour, des recettes de médicaments pour eux ou leur bétail et même des secrets pour la fabrication de certains objets. Ils indiquent les avalanches, les inondations, les gelées ou les chutes de neige exceptionnelles, la filiation, les évènements familiaux.
Un problème se pose en 1888, l’inspecteur général s’étonne de trouver cinq classes pour 611 habitants, d’autant plus que les 47 élèves du chef-lieu ne se trouvent plus que 24 à partir du mois de mai, grâce aux dispenses accordées pour la garde du bétail. Il est décidé de supprimer l’école de Barberine. Mais les vallorcins protestent en expliquant qu’ « il y a danger continuel d’avalanches, non pas imaginaire mais réel puisque plusieurs personnes y ont péri à diverses époques ». et ils gardent leur école de Barberine qui fonctionnera jusqu’en 1968 !
Dès 1890 les Vallorcins déplorent que l’école ne puisse se prolonger au-delà et des cours d’adultes sont organisés au Chef-lieu et au Nant.
En 1902 deux nouvelles écoles sont construites et en 1998 tous les élèves de l’école maternelle et primaire sont rassemblés dans une nouvelle école. Au-delà, les élèves se rendent au collège et au lycée à Chamonix ou plus bas au Fayet.
D’après C. et F. Gardelle.